RENCONTRE DES AMBASSADEURS DE LA PIERRE SÈCHE
Nous organisions jeudi 16 juin dernier, la rencontre des ambassadeurs de la pierre sèche sur le territoire du Grand Site La Fontaine de Vaucluse à Saumane. Une matinée consacrée aux échanges entre acteurs de la pierre sèche pour capitaliser les actions réalisées et mutualiser nos connaissances et savoir-faire. Nous avons eu le plaisir d’accueillir les bénévoles et les salariés des associations Pierre sèche en Vaucluse, Volubilis, Opus : Daniele Larcena, Denis Lacaille, Claire Dusson, Jean-Michel André, Adeline Feuillat, Maria Delacour. Nous avons accueillis également Claire Cornu qui représentait la Fédération Française des Professionnels de la Pierre Sèche (FFPPS). Marie Chatelain et Caroline Alex représentaient la Communauté de Communes Pays des Sorgues et Monts de Vaucluse, structure porteuse de l’Opération Grand Site La Fontaine de Vaucluse.
L’après-midi était consacré à la découverte du vallon de la Tapy, lieu remarquable d’ouvrages en pierre sèche, grâce à une balade commentée de Jean-Michel André, Co-Président d’Opus.
Voici un extrait du petit mot de JL Chentrier, « baladeur de l’après-midi » :
« Le président de l'asso du Patrimoine à Cabrières m'avait dit "Opus organise une présentation-visite de leur travail et invite diverses associations sur le site du Vallon de la Tapy à Saumane. RV à 14h au château. Je ne suis pas dispo, ça serait bien que quelqu'un nous y représente.
Depuis plusieurs années j'aspirais à y faire un stage. Parfait, l'occasion s'offrait enfin de rentrer en contact. Je n'étais pas très fixé sur le contenu, il devait probablement s'agir d'une sorte de conférence avec diaporama sur ces fameux murs , restanques de pierres calcaires restaurées ou à restaurer , traces d'un passé où l'on cultivait en terrasse l'olivier et je ne sais quelles céréales?
On discuterait probablement tranquillement installés au frais en partageant un verre dans une salle sombre du château aux murs bien épais, voire même climatisée?
Pas du tout mon beau!
En arrivant au parking une douzaine de voitures . Des fidèles attroupés autour d'un magnifique Pellerin, un grand sceptre à la main, coiffé d'un large chapeau de paille abritant une longue barbe au milieu de laquelle émanait un tendre sourire rassurant et radieux.
Présentations rapides mais sympathiques . Certains bien équipés de bâtons de marche, sac à dos bien remplis, chapeaux et casquettes , les autres plutôt surpris, rien sur la tête, rien dans les poches, œil pétillant d'ardeur.
Et hop! En bons pénitents nous voilà enrôlés pour deux heures de cavalcade, à monter et descendre sur des sentiers.
Le maître intarissable parlait, expliquait avec conviction et nous, amorphes, la gorge sèche, nous nous contentions de boire ses paroles : Voilà la roche de calcaire sédimentaire, il y a des millions d'années,...les strates entre chaque couche de sédiments... les fondations des murs, assises naturelles, ces immenses lauzes, matériaux ramassés ou taillés sur place.... l'empilage des pierres sèches sans aucun mortier, le choix et la disposition de chacune, les renforts, les différentes finitions des arases supérieures , suivant qu'il s'agisse de clôtures de propriétés ( grosses pierres plates horizontales) ou pour parquer ou empêcher les animaux de sauter ( pierres hautes à la verticale ), je vous passe les termes techniques..... Les bories éloignés des maisons où l'on pouvait passer la nuit ou entreposer du matériel agricole, et maintenant transpercés de meurtrières par des maçons- chasseurs...... les murets perpendiculaires entre deux restanques pour retenir les alluvions de l'érosion des terres .... la frayeur d'un énorme serpent, une Vouivre ? ( qui n'était autre qu'un gros tuyau d'arrosage jaune brûlé par le soleil ), et miracle, une majestueuse fleur de lys sauvage immaculée près des réserves d'eau, puits creusés à main d'homme dans la roche ....
On se désespérait de voir ces terrasses nourricières maintenant envahies de broussailles, et ces murs en ruine s'écrouler.....
Et bien que toutes ces explications soient fort intéressantes, on espérait s'arrêter le moins longtemps possible devant ces beaux ouvrages de caillasses ruisselants de soleil sinon nous aussi on allait s'écrouler ....»